Yadh Ben Achour: "Le référendum est nul et non avenu"
Yadh Ben Achour, ex-doyen de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, a indiqué, dans Jaweb Hamza (Répondez à Hamza) de ce dimanche 29 mai 2022, qu’il considère les décrets présidentiels relatifs à la création du nouveau Conseil supérieur de la magistrature, de la nouvelle ISIE et à l’organisation du référendum comme nuls et non avenus.
Il a ajouté que Kais Saïed a mené un "coup d’Etat" contre la constitution, le 25 juillet dernier et que tous les textes qu’il a signés depuis, transgressent la Constitution et contiennent de nombreuses contradictions.
Poursuivant, le juriste a dit que "Sadok Belaïd est un ami mais je pense que sa décision d’accepter d’être à la tête d’une instance consultative est une erreur (…) J’appelle mes amis et collègues à ne pas participer à ce processus, parce que la situation pourrait changer à tout moment".
Ben Achour a souligné que le "décret de malheur" (117) contient un "péché impardonnable", à savoir l’article 20 qui renverse la règle de la prééminence de la Constitution.
L’invité de "Jaweb Hamza" a, par ailleurs, déclaré que la consultation électronique, qu’il considère comme une "mascarade juridique", s’est soldée par un échec et que le référendum du 25 juillet est inconstitutionnel.
Kais Saïed n’a pas l’étoffe d’un président
Sur un autre plan, Yadh Ben Achour a indiqué que Kais Saïed n’a pas l’étoffe d’un président de la République. "Il ne sait pas mener un dialogue, ni rassembler, ni faire des concessions pour parvenir à un consensus (…). Kais Saïed que j’ai connu auparavant n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui", a-t-il ajouté.